Pour les plus de 700 personnes présentes lors de cette réunion de l’ensemble du secteur automobile français, le constat n’est pas nouveau et l’angoisse a même grandi à la découverte de certains indicateurs. L’activité dans les usines est en chute de 35 % et la vente de véhicules neufs en baisse de plus de 25 %, depuis le début de cette année 2021. "Aujourd’hui, clairement, l’avenir de la filière française est posé. Deux années de crise sanitaire et la récente hausse du prix des matière premières ont créé des tensions que je n’avais jamais vécu avant. Au moment même où nous avons besoin de vendre un maximum de voitures, leur prix augmente, ce qui n’est pas le meilleur moyen de vendre", a poursuivi le président de la PFA.
Tensions maximales
Ces tensions sont même étalées publiquement alors qu’habituellement, les relations entre constructeurs et équipementiers font l’objet de nombreuses retenues. Déjà pointées du doigt par le président de la République lors de l’annonce du Plan France 2030, ces tensions se concrétisent par des décisions sans doute brutales, mais vitales pour les équipementiers. "La filière n’est pas connue pour sa solidarité légendaire", se lance François Liotard, représentant de la filière automobile et directeur général de Lisi Automotive, qui regrette près de 25 % d’annulation de son carnet de commandes à cause de la pénurie des semi-conducteurs, avec parfois même des informations sur les fermetures de chaînes d’assemblage du jour au lendemain.
Au-delà de cette pénurie qui exacerbe les tensions, c’est aussi toute la filière qui doit aujourd’hui se mettre en ordre de bataille pour relever les défis règlementaires. Euro 7, futures normes CAFE avec le pack Fit for 55 de la Commission européenne, ou encore le Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF) mettent désormais clairement en péril une industrie qui souffre encore, pour la production d’un véhicule, de 900 euros d’écart de prix de revient avec les pays de l’Est et de 60 % de surcoût de main d’œuvre entre la France et l’Espagne. Les questions sont donc clairement posées lors de cette journée : comment faire pour que la France pèse 20 % du marché européen des batteries, 25 % de celui de l’hydrogène et 15 % de celui des voitures électriques dans les 5 ans à venir ? "17 milliards d’euros, c’est le besoin en capex à 5 ans que nous avons jugé nécessaire pour être encore dans la course de ce nouveau monde de l’automobile", a poursuivi Luc Chatel.
(A suivre )
Sources : Journal de l'automobile