Améliorer la chaîne de valeur
Cette amélioration de la chaîne de valeur est d’ailleurs le cœur du sujet. En réalité, il s’agit de passer d’une valeur de composants de 5 500 euros sur un véhicule thermique à 600 euros dans le cadre d’un véhicule électrique, lequel doit composer avec une batterie qui représente 8 000 euros. Une trajectoire que les professionnels jugent possible à condition d’en avoir le temps.
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Mais la filière automobile ne dispose malheureusement pas de ce critère de temps. La fin de vente des véhicules thermiques est proposée en 2035 par la Commission européenne et les normes Euro7 pour une application en 2026 ou 2027. "Cependant, il faut bien avoir en tête que la norme euro 7 ne va pas signifier la fin du thermique pour autant. Le règlement inclus dans Fit for 55 ne concerne que l’Europe et donc il continuera de se vendre des véhicules thermiques même après 2050", a essayé de rassurer Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur et présent lors de cette journée de la filière.
Pourtant le constat a de quoi inquiéter ! Selon Thierry Breton, la maîtrise de la batterie et de ses composants est une partition qui doit être jouée avant 5 ans, les semi-conducteurs, qui vont peser jusqu'à 35 % de la valeur, sont produits à 80 % à Taïwan, "ce qui peut donner des sueurs froides", a-t-il précisé et le règlement sur les données (Data Act) est en cours de négociation actuellement. Pour autant, les professionnels présents, y compris les constructeurs, ne semblaient pas rassurés. Béatrice Foucher, directrice générale de DS Automobiles, regrettait toujours le manque de cohérence et de continuité dans les décisions européennes entraînant un niveau d'incertitudes préjudiciables à la filière.